Les cavaliers noirs

-"Dis, maman...", demanda Silvio à sa mère, "comment s'appelle cette île?"

Celle-ci lui rendit son regard chargé d'amour et ne répondit pas immédiatement, repensant aux circonstances de l'arrivée de son enfant...

Deux semaines auparavant, entièrement découpé et placé dans une alvéole d'examen, relié à une forêt de capteurs, Silvio avait déroulé le fil entier de sa courte vie dans les enregistreurs audio-vidéo-tactiles des services spéciaux de renseignements de l'Alliance des Etats du Nord, regroupant la plupart des pays industrialisés du Monde, que ce soit dans le cadre de la Charte de Défense, ou dans celui -moins contraignant- d'une association libre, avec statut d'observateur.

Après cette opération, qui n'avait pris qu'un instant, son corps avait été désintégré et Silvio était mort...

Seule sur l'île, Kagami avait toujours la forme et l'esprit de l'être le plus cher au coeur du dernier visiteur auquel elle s'était adressée: Kagami était toujours la mère imaginaire de Silvio, et à ce titre, toujours en contact avec lui. C'est ainsi qu'elle avait pu réaliser le plus cher désir de celui-ci: la rejoindre et vivre avec elle, une fois sa mission terminée. Ceux qui habitaient l'intérieur de l'île, qui lui avaient donné naissance et qu'elle n'avait jamais vus, le lui avaient accordé... Comme ils lui avaient toujours tout accordé, à part le droit de franchir les falaises de granit pour aller les rejoindre.
-"Le nom de l'île?", fit-elle en écho, "Et bien... En fait, oui: l'île a bien un nom, mais il n'est pas prononçable."

Tout en disant cela, elle transmit à son fils une suite d'impressions mentales: une profonde tristesse, le sentiment de la fin d'un monde, associée à une joie intense, colorée. Cette association était des plus déconcertantes pour le jeune garçon, et Kagami dut l'accompagner d'une explication verbale:
-"Vois-tu, à quelques milliers de kilomètres au Nord-Ouest d'ici, il y a environ deux siècles, est mort le dernier représentant d'un peuple isolé, un peuple qui aurait pu paraitre primitif aux yeux de beaucoup d'autres, un peuple aux origines obscures, étrange dans cette partie du monde... Ce peuple vécut seul dans une île bien plus grande que la notre pendant dix mille ans, puis des envahisseurs venus de l'Ouest s'y installèrent à leur tour, chassant les premiers gràce à des armes supérieures... Leur territoire étant de plus en plus réduit, leur déclin fut inévitable, et en quelques siècles, leur nombre fut réduit à à peine quelques uns. Ils se virent mourir, de vieillesse, les uns après les autres; et leur civilisation prit fin avec le dernier d'entre eux... Sa mort fut pleurée unanimement par ceux de l'autre peuple, les descendants des envahisseurs."
-"Et toi aussi, tu le pleures, maman?"
-"Oui... Je le pleure, pour ce qu'il représentait... Vois-tu, lorsque je suis arrivée ici, immédiatement après la création de l'île, avec pour mission d'empécher les humains de franchir la limite entre nos deux mondes, j'ai reçu en mémoire l'Histoire de tous les peuples de la terre, ce qui devait me donner la possibilité de comprendre et de dialoguer avec toute personne qu'il me serait donnée de rencontrer..."
-"Toute l'Histoire... De chacun des peuples de la terre?", s'étonna Silvio.
-"... De chaque peuple, non seulement pris dans son ensemble, mais aussi des faits individuels déterminants dans son évolution: c'est ainsi que je possède les souvenirs des individus les plus représentatifs d'un peuple à une époque donnée... C'est gràce à cela que j'ai pu parler à chacun des explorateurs de l'île dans sa propre langue, en pleine connaissance de l'attitude à prendre pour que le message soit compris par ceux dont il était le représentant."
-"On t'a transmis la mémoire de tous ces gens?"
-"Parfaitement. Et même plus, tu le vois...", répondit-elle en passant affectueusement sa main dans la chevelure de son enfant.

Silvio revint à sa première question:
-"...Alors, le nom de l'île, d'où vient-il?"
-"Oh! Bien-sûr!... N'est-ce pas évident? C'est la dernière pensée du dernier représentant de ce peuple... Cela ne s'explique pas, cela se ressent..."

Kagami baissa les paupières et essaya de retenir ses larmes. Elle ajouta pour elle-même: "... Cela risque aussi d'être la dernière pensée du dernier humain, si jamais..."

***

De ce côté-ci de la colline, aucun travail n'avait encore été fait; ce qui expliquait l'ambiance sépulcrale qui y régnait...

Mais très vite, à partir du moment où Leu eût porté un vague regard -chargé de souvenirs- dans cette direction, de nombreuses images, demeurées immobiles depuis leur mort, onze ans auparavant, s'animèrent, telles les parties d'un film qui aurait repris subitement. La plupart, en fait, commencèrent à achever le geste dans lequel elles avaient été figées, avant de se rendre compte d'un changement radical dans leur environnement...

Le silence, l'immobilité, firent soudainement place à l'agitation et à l'activité d'une foule de personnages bien vivants!
-"Que s'est-il passé?", entendait-on le plus fréquemment, "Où sont les chasseurs?", ou encore: "Mais... Il allait me tuer, et il disparaît?"...

Mais les êtres imaginaires sont infiniment malléables et leur capacité d'adaptation est illimitée: très vite, ici comme dans tous les autres endroits où le roi avait procédé aux resurrections, les questions s'estompèrent, et les regards de se tourner vers l'auteur de leurs existences, attendant quelques mots d'explication...
-"Vous avez sans doute noté les modifications dans le paysage, comme par exemple ce bouquet d'arbres, là-bas, qui ont soudainement vieilli d'une dizaine d'années...", commença-t'il en matière d'introduction. Beaucoup de paires d'yeux bleus se tournèrent vers ledit petit bois, et l'on entendit quelques remarques d'approbation, ainsi que quelques interrogations supplémentaires, concernant l'état de squelette des quelques cadavres de chasseurs, morts eux-aussi pendant la Grande Bataille... Puis Leu continua, une étrange flamme rougeâtre entachant le bleu limpide de son regard. Sa voix était sèche, et ses accents rudes...
-"Beaucoup l'ont compris: nous nous trouvons aujourd'hui plusieurs années après la fin de notre dernier combat. Après la fin de la guerre, et après le jour où, tous, nous avons trouvé la mort!"

Commençant à s'habituer à l'effet produit par son "discours de bienvenue", à chaque nouvel endroit, le magicien laissa passer la vague de stupeur qui balaya l'assemblée, avant de reprendre, histoire de corriger ceux qui, immanquablement, pensèrent se trouver au "royaume des morts":
-"Mais aujourd'hui, nous sommes de nouveau vivants... Pas tous, malheureusement: un peu moins de la moitié d'entre-nous, seulement, mais suffisamment pour prendre notre revanche!"

En effet, il n'était pas difficile de se rendre compte qu'environ six imaginaires sur dix étaient toujours plongés dans l'immobilité de la mort... Cette proportion était la même dans toutes les zones de son royaume où Leu avait déja réveillé ses sujets...

Il ne prit pas la peine de leur expliquer, la raison était simple: Leu et ses images formant un tout, le fait que celui-ci soit privé d'une partie de ses facultés se répercutait sur le nombre d'aspects de lui-même qu'il était en mesure de rendre à la vie. Ceci dit, faire revivre ceux qui faisaient partie de son esprit onze ans plus tôt ne l'empêchait pas de matérialiser certains de ceux qui, depuis, étaient venus s'ajouter à son univers intérieur...

C'est ainsi que, sortis du néant, onze cavaliers vêtus de noir, six hommes et cinq femmes, armés d'arcs et chevauchant d'immenses félins, aux yeux rouges, partirent soudainement dans la direction du dédale qui, derrière l'horizon, séparait le royaume des images de l'empire d'Eurar...

Leu s'approcha du cadavre statufié d'une louve qu'il n'avait pu délivrer, malgré de très nombreuses tentatives. Il tenta encore une fois, se forçant à sourire, à s'emplir de la pensée de la fête... Mais il n'y parvint pas, à son grand désespoir: Joie avait été une des ses plus belles réussites, image de celle qui, il y avait si longtemps, l'avait recueilli et allaité...
-"Au coeur, nous frapperons!", lui murmura-t-il alors à l'oreille, dans la langue des loups, en écho à un souvenir récent.

***

-"UNITE 03, RAPPORT HORAIRE: DATE 0167-0788: PROGRESSION RALENTIE DU TAUX DE CYCLES INCONTROLABLES, TAUX: 437 POUR 1000, CONFIRMATION DE L'ESTIMATION PRECEDENTE DE LA LIMITE ASYMPTOTIQUE DE 1 POUR 2... NOUVELLE EVALUATION DU TEMPS NECESSAIRE: 58 JOURS, 7 HEURES ET 24 MINUTES..."

Mivi travaillait sans relâche à la remise en état de l'antique "Unité 01", depuis l'alerte ultrasecrète qui l'avait personnellement informé de l'imminence de la catastrophe, plusieurs jours auparavant.

Toujours aussi nu (apparemment, ce devait être sa façon la plus courante de s'habiller, dans ses appartements), il avait transporté et assemblé les différents éléments de la machinerie. Heureusement qu'aucun témoin n'était présent pour constater l'étrangeté de cet homme manipulant sans aucune précaution ni aide particulière des blocs de plusieurs centaines de kilogrammes, non sans assurer le suivi permanent de chacun des millions de dossiers de la Police Municipale d'Eurar! Les autres conseillers, quant à eux, habitués aux longues absences de Mivi (une tournée d'inspection incognito est toujours une excellente excuse pour s'absenter), se bornaient à noter qu'étant donné que son travail était toujours excellemment assuré, leur collègue Mivi se portait à merveille, et l'on passait à d'autres sujets...

Après plusieurs centaines d'heures ininterrompues passées dans les entrailles du titanesque engin, couvert de sueur et de poussière, le chef de la police se releva, s'épongea le front du revers de la main...

Quand, une fois de retour dans le couloir d'accès, il manoeuvra le lourd volant de verrouillage, non sans un sentiment de plénitude du travail bien fait, il chassa la vague nausée qui ne l'avait pas quitté depuis qu'il avait entamé cette rénovation... C'est alors qu'avec un sourire, il se souvint de la première fois qu'il avait été soumis à un fort taux de radiations, il y avait tellement de temps, et pourtant si récemment...

***

Le coup partit presque tout seul: bang! D'habitude, le bruit sourd du corps de la bête foudroyée tombant sur le sol ne tardait pas à se faire entendre... Mais, chose étrange, quoique, à présent, plus grand-chose ne puisse nous paraitre étrange, il n'en fut rien. Pas de bruit de chute. Juste le petit bruit agacant de dents qui grignotent un fruit quelconque. Pas même le bruit de la course éperdue d'un animal effrayé! Et c'était bien cela qui vexait le plus Marcus le chasseur...
-"Grumph! J'ai horreur de manquer ma cible! Surtout psychologiquement!", maugréa-t-il pour lui-même, tout en épaulant de nouveau, ayant cette fois repére la queue de l'intrus.

Le second coup de feu fut bien plus précis que le premier: sans aucun doute, une fois le nuage de fumée dissipé, le cadavre de l'importun tomberait-il tout cuit dans l'assiette du garde! L'eau lui montait déja à la bouche: d'après la couleur et la texture du pelage, il lui semblait bien être tombé sur un squaxx (sorte de rat-mutant présentant des caractères lémuriens, très fréquent dans les tunnels poussiéreux à l'Est d'Eurar, et très apprécié pour la finesse de sa chair, surtout accompagnée à la sauce barbare)...

Le nuage de fumée fut bientôt dissipé.

Et quand ses oreilles eurent cessé de bourdonner, Marcus entendit encore une fois le bruissement énervant du fruit ferme croqué à belles dents!
-"Ah non! Cette fois, je suis certain de l'avoir eu! C'est pas possible! Ils m'ont mis des balles à blanc, ou quoi?"

Tout en vérifiant une à une les balles du chargeur, le vétéran fit quelques pas agacés en direction de la cible à fourrure...

Ce fut comme si la terre elle-même devenait une gigantesque paire de mâchoires se refermant sur Marcus! Avant que celui-ci n'ait eu le temps de réaliser ce qui lui arrivait, sa jambe droite fut happée par le piège cyclopéen qui venait d'entrer en action sans crier gare. Tout se passa en un éclair: ses réflexes de chasseur d'élite reprenant le dessus, l'homme tira un chargeur neuf de sa poche à couteau, l'engagea dans son logement, puis, d'une formidable poussée de la jambe gauche, il fit un saut de plusieurs mètres en arrière, tout en tirant trois coups de feu vers l'intérieur de la gueule gigantesquement terrifiante, qui allait se refermer à nouveau.

Il retomba lourdement sur le côté, pissant son sang par ce qui, un instant plus tôt, avait été l'amorce d'une jambe. Il pensa: "L'artère fémorale est sectionnée, pas de moyen d'empécher le saignement, je n'en ai plus pour très longtemps!".

La paire de mâchoires se prolongeait par une monstrueuse créature qui achevait de sortir de la terre, tandis que Marcus serrait les dents, livide de douleur, tentant de ramper en direction de la grille d'accès à la Centrale. Au loin, sur une hauteur, un cavalier vétu de noir, monté sur une sorte de chat de trois mètres de haut, observait la scène. Un capuchon très sombre dissimulait son sourire sardonique, mais pas la lumière rouge de son regard.

La créature de cauchemar ressemblait à une chenille, ou plutôt à une larve de mouche, mais en beaucoup, beaucoup moins facile à écraser sous le talon droit (en tous les cas, en ce qui concernait Marcus, le talon droit, c'était fini!), et cette, euh... chose se mouvait lentement, très lentement... Très très lentement, en suivant la piste sanguinolante laissée par le passage du chasseur...

Celui-ci, ayant de plus en plus de mal à garder conscience, continuait à ramper des deux mains et de la jambe gauche... Il sentait sa fin toute proche, car voici qu'il entendait, venue de nulle part, une musique funèbre, aux accords glacials, jouée à l'harmonica...

Bientôt, il arriva, à bout de forces, à l'endroit qu'il n'aurait jamais dû quitter: le poste de garde. Là, se trouvait, à hauteur d'épaule, le bouton qui mettait en marche le système autonome de défense de la Centrale ("à n'activer qu'en dernier ressort"!). D'un effort surhumain, il parvint, en s'accrochant au rebord de la console de communication, à se redresser. Il se retourna: le monstre n'était qu'à quelques mètres et avançait toujours...

Marcus s'aperçut alors soudainement, mais un peu tard, qu'il aurait dû prendre sur sa paresse naturelle pour aller faire ses besoins, un peu plus tôt dans la journée. Il est en effet des situations où tout retard en la matière peut se révéler fort gênant. La preuve. Mais n'insistons pas. Ne nous acharnons pas. Continuons.

"Peste!", se dit-il, "Et moi qui voulais mourir propre!"

Bon. Reprenons notre sérieux et poursuivons le récit.

Il aperçut au loin, dans un brouillard laiteux, son fusil qui traînait quelque part sur son parcours: il ne s'était rendu compte de rien quand il l'avait perdu! Sa vue se brouillait de plus en plus. Il leva péniblement la main en direction du bouton rouge...

Sa main fut transpercée par une flèche noire et clouée à la table avant d'avoir pu achever le geste salvateur.

Marcus Alberic, premier chasseur à avoir pénétré au coeur de la capitale du roi traître, lors de la guerre, mourut avant que le ver gigantesque ne finisse par le rattraper.

Le mystérieux cavalier interrompit sa marche funèbre, remit son harmonica dans une poche, et son arc en bandoulière.

Comme prévu, le système autonome de défense de la Centrale se mit en fonctionnement: la confiance accordée aux gardes subalternes par les services supérieurs de sécurité était telle que le signal de déclenchement était, non pas le bouton rouge, mais l'arrêt des battements cardiaques du garde en faction.

***

Le monde de légende... Où l'on retrouve deux vieilles connaissances, devisant sur leur principal sujet d'occupation...
-"Je suppose que tu es bien conscient des risques d'une telle implication?", demanda -question de pure forme, mais qui devait être posée- Gwendoline au génial Lukas, qui venait d'exposer son idée pour résoudre la crise.
-"Mon implication personnelle ne risque pas d'entraîner des bouleversements qui déborderaient de la zone en question: elle est limitée par une famille d'hypersurfaces invariantes qui empèchent tout se qui s'y trouve d'en sortir. Voilà le point départ de mon raisonnement.", répondit celui-ci, se répétant largement.
-"Mais justement, cela implique que tu te soumettes à des lois physiques! Que tu subisses un écoulement de temps thermodynamique, sans avoir de contrôle sur le cours des évènements!"
-"En effet! Mais je compte bien étudier l'environnement dans lequel je vais me lancer, afin d'éviter toute mauvaise surprise!"
-"Mon brave Lukas, même avec tes talents d'expérimentateur prodige, je doute que tu parviennes à calculer ta trajectoire avec suffisamment de justesse pour être vraiment sûr de ton point d'arrivée: ce maillon est situé dans une zone ergodique, et les exposants de Lyapounov sont tellement positifs que même le bénéfice de la précision légendaire de tes ajustements est perdu d'avance! Folie!". Son regard se faisait implorant.

Mais Lukas lui donna une bise sur la joue avant de répondre:
-"Mais oui, ma chère! Je prévois une bonne marge d'erreur, mais je suis sûr d'arriver au but, en naviguant à vue, sur la fin du trajet! Et là... Hop! Je n'aurai plus qu'une manoeuvre ridiculement simple à effectuer pour rétablir l'intégrité du réseau! Tu vois? C'est simple: il suffit de...."

Mais laissons ces deux-là converser de la pluie et du beau temps, et revenons dans un monde plus familier...

***

Xris était assis en tailleur sur une natte, au beau milieu du campement, racontant des histoires du temps du royaume de Leu à Alexia et Eliza, ainsi qu'a quelques loups qui connaissaient déja la suite, mais qui, autant que leur créateur, adoraient le style du musicien.

Tout en continuant ses récits, qu'il illustrait de grands gestes de ses mains bandées, à cause des blessures infligées par les éclats de verre, lors de la destruction de sa harpe, il observait du coin de l'oeil l'autre soeur aveugle d'Alexia, Elvira, qui caressait le museau d'une espèce de chat tigré géant.

Cet animal chimérique était arrivé la veille, surmonté d'un cavalier-image, habillé tout en noir, et coiffé d'un large capuchon qui dissimulait son visage. Bien évidemment, cela n'avait pas empéché Xris de "regarder" son esprit, et de connaître ainsi quelle image ce cavalier voyait tous les matins dans son miroir (incidemment, il s'agissait d'une cavalière), ainsi que ses intentions...

Intentions qu'il, ou plutôt qu'elle, avait tenté d'exposer au petit groupe... en pure perte: tous, à part les trois images soeurs, avaient déja sondé son esprit et connaissaient tout d'elle avant qu'elle n'eût mis pied à terre! Il était question de partir en direction du dédale de l'Est, à la frontière d'Eurar, afin d'aider à la vengeance de leur seigneur...

Non loin de là, sous la tente, l'envoyée du roi discutait avec la louve Vengeance: elle avait en effet reçu pour instructions de lui demander conseil sur la meilleure façon de mener à bien leur mission de sabotage, de sorte que toutes les actions soient coordonnées.

Leu leur avait gardé le plus beau rôle, celui qui ferait s'écrouler la puissance d'Eurar, et dont l'énoncé, en langage loup, était "Au coeur, nous frapperons!".

Leur rôle: détruire la Centrale Géothermique Olympus Mons.

Rien que ça.

Eh beh...

A suivre...