L'année H14 vient de commencer...

L'année vient de commencer, et il fait froid. Mais la lumière est bonne aujourd'hui, et j'ai bien dormi, alors je vais prendre quelques photos.

Non seulement j'ai bien dormi, mais apparemment je vais bien bouffer ce matin, vu que le début d'année est aussi la période où l'on mange O Setchi.

O Setchi, c'est l'art du plat tout préparé mis dans des boîtes en bois. Ca met l'eau à la bouche...

Un plat important : les tranches d'omelette, au goût sucré, et de chair de poisson travaillée, au goût salé.

Ce à quoi il convient d'ajouter champignons et légumes divers...

Les haricots noirs se dégustent séparément, et ça fond dans la bouche.

La purée de yuri (une fleur dont j'ai la flemme de chercher le nom français) est blanche, parce que l'on supprime toutes les parties non blanches lors de la (longue) préparation.

Un petit flan de poisson pour se remettre de toutes ces émotions...

Et enfin un excellent plat d'hiver : l'Oden, ça réchauffe et ça cale bien ! J'aime bien ça et je le dis ; une équipe de télévision m'a même filmé pour l'émission "spécial Oden" de la chaîne nationale, le mois dernier.

Un bon repas d'hiver comporte toujours un bon petit mochi, une galette de riz bien compacte, ici noyée dans une soupe et accompagnée d'une tranche de naruto, qui étouffe bien avant de quitter la table. Je vous épargne le gros plan du gros mochi qui fond entre les baguettes, disons que ce n'est pas particulièrement photogénique pour un non initié.

Après ce repas simple de roi, allons faire une promenade digestive pendant que dure encore le jour en cette froide saison...

C'est que ça pinçait carrément, la nuit dernière : il n'est pas tombé une goutte ni un flocon, mais le brouillard de la nuit a laissé des traces.

Ca a bien gelé, comme l'attestent les boursouflures caractéristiques de la terre...

L'écorce de certains arbres pèle sous l'effet du froid de saison ou de la vieillesse ou que sais-je d'autre encore, mais une perle de résine rouge témoigne que la vie est présente, par dessous.

C'est que certains arbres sont de vénérables nids de lianes. Cette partie de la forêt est solennelle et grave.

La vallée est plus calme en cette saison. Les habitants et les champs se reposent.

Le riz a déjà été coupé et récolté. Les champs vides serpentent entre les montagnes.

Il ne reste plus des gerbes de riz que de petites touffes, heureusement, d'ailleurs.

Car la gelée de la nuit dernière n'aurait pas fait de quartiers.

Ceci dit, c'est bien gentil, les vallées encaissées isolées du reste du monde, mais le problème est que les relais téléphoniques sont injoignables. Il va falloir grimper...

Car la montagne est un excellent isolant contre les ondes radio. Un peu trop excellent parfois.

Nous voici arrivés au sommet. Le téléphone indique un niveau de connexion optimal. Chouette.

Tiens, mais ne dirait-on pas une vague sorte de hutte là-bas, justement ?

Dingue ça, on dirait carrément un toit qui surplombe le bord du sommet de cette montagne !

Incroyable, il y a même une table à l'intérieur, semble-t-il !

Et de l'autre côté, le plancher semble s'interrompre brusquement en surplomb des arbres de l'autre pente...

Bon, avant d'aller plus loin et de faire un grand pas en avant, profitons de ces excellentes conditions pour nous connecter à l'internet et faire un peu de courrier. Se prendre deux jours de repos dans la cambrousse, c'est bien, mais même si ça tombe en plein pendant une période fériée, le boulot, lui, n'attend pas.

Une fois le courrier expédié et les urgences urgencées, explorons un peu plus avant. Dire que le plancher s'interrompt n'est pas une métaphore, en effet !

Je me demande si les mystérieux inconnus qui ont construit cet abri ont été bouffés par les ours avant de finir leur ouvrage, ou si ce n'est pas tout simplement un pan de la maison qui s'est effondré dans le vide qu'elle surplombe après sa constuction.

Hmmmm, à la réflexion, c'est peut-être plutôt un balcon sans rembarde, pour mettre à l'épreuve le sens de l'équilibre du visiteur, tout en accélérant l'évolution (ou le taux de mortalité) des gens du coin, s'il en reste, par la sélection naturelle...

Bref, je ne sais pas quelle mouche les a piqués, mais en tout cas c'est super-sympa d'avoir prévu un coin tranquille pour se connecter. C'est comme un cyber-café façon auberge espagnole...

Des bons coins comme ça, ça éclaire une journée de merde... Alors quand en plus c'est une excellente journée, ça ragaillardit, pour le moins !

Bon, c'est pas tout ça, mais il va falloir rentrer avant la nuit ; les ombres commencent à s'allonger légèrement, et je ne tiens pas trop à me perdre dans la montagne...