Aujourd'hui, j'ai eu envie d'aller à la montagne... Ni une ni deux : je fourre Antiopikon dans mon cartable, histoire de bosser un peu dans le train, j'attrape mon appareil-photo, et hop, à la gare... |
Je change de train au bout de la première ligne, au hasard, et vais jusqu'au bout d'une autre ligne. Objectif : aller dans les montagnes. La fin justifie les moyens. Et puis, de toutes façons, j'emporte une connexion à l'internet avec moi. |
Bon, ben... Voilà. C'est la montagne. C'est même de la montagne, qu'est pas d'la montagne de pédé : la brume coule sur ses flancs. |
... Ah, enfin un coin suffisamment reculé pour qu'il y reste encore quelques poules vivantes, quoi qu'en captivité. |
Ah, tiens, mais c'est vrai ça : c'est l'automne, dis ! Les feuilles rougissent sur les arbres à feuilles caduques. Il faudrait que je me tienne au moins au courant des saisons, tout de même... A force de bosser dans la matrice, on finit par ne plus savoir même s'il fait jour dehors... |
Pas doute, ici on voit bien que c'est l'automne, même en regardant de près. |
Histoire de faire quelques pas avant la nuit, allons près de ce moulin, là-bas... |
Je me demande à quoi sert un moulin dans un coin où il n'y a pas le moindre champ de blé... |
Il n'y aurait pas la place, en plus : que des arbres sur les pentes raides... |
On n'a même pas la place de jeter des ordures, c'est dire à quel point c'est serré, ici ! |
Tiens, à propos... L'endroit en question est une petite ville dont le nom s'écrit avec deux caractères. Le premier signifiant "ordre", et le deuxième, "père". On devine aisément que les deux sens peuvent éventuellement se rapprocher. Il est évident que le fait que les caractères en question aient un sens n'implique pas forcément que le nom de la ville doive en avoir un. Alors on va jouer un peu pour chercher à tout prix un sens caché à ce nom... Le premier caractère, à la suite d'une altération triviale laissée en exercice au lecteur, peut aussi devenir le caractère signifiant "fer", ce qui nous donnera alors le nom plus expressif de "Le père de fer", pour ce coin charmant... |
On pourrait même se dire, d'un air docte : Ah ben bord'ld'bleu, d'bond'la ! Le pèle de fel, c'est sûlement le mont qu'on a vu au début ! TROP FACILE ! Quand on cherche à couper les cheveux en quatre, il faut y aller vraiment ! Cherchons... |
Tiens, mais ne dirait-on pas qu'il y a un truc énorme, en fer, au loin, dans cette direction ? |
C'est monumental, ce truc ! Ca fait au moins dix étages, si ce n'est quinze ! Une vraie cathédrale ! Nul doute que, si "père de fer" il y a, nous le tenons ! |
En plus, c'est adossé à la montagne... Tiens, et quel lieu est-ce donc, à côté ? |
Un cimetière, ainsi que le début d'un chemin qui monte dans la forêt... |
C'est peut-être le cimetière de ceux qui travaillent dans le "père de fer", ou bien que l'on lui sacrifie les nuits de pleine Lune... Naaaan, la religion, dans le coin, il y a de tout, c'est très digeste... |
Bon, c'est pas tout ça, mais il commence à faire sombre, ici, on se croirait dans une tombe... |
Bon, on va remonter dans le train, et rentrer à la maison... Peut-être bien que je reviendrai demain. |