Le père de fer

Aujourd'hui, j'ai eu envie d'aller à la montagne...
Ni une ni deux : je fourre Antiopikon dans mon cartable, histoire de bosser un peu dans le train, j'attrape mon appareil-photo, et hop, à la gare...

C'est beau, c'est neuf ? - non, lave avec des gants !

Je change de train au bout de la première ligne, au hasard, et vais jusqu'au bout d'une autre ligne. Objectif : aller dans les montagnes. La fin justifie les moyens. Et puis, de toutes façons, j'emporte une connexion à l'internet avec moi.

Le bout du bout de la ligne.

Bon, ben... Voilà. C'est la montagne. C'est même de la montagne, qu'est pas d'la montagne de pédé : la brume coule sur ses flancs.

... Et les lignes electriques vont quand meme jusque-la. C'est beau le progres.

... Ah, enfin un coin suffisamment reculé pour qu'il y reste encore quelques poules vivantes, quoi qu'en captivité.

La grosse, au fond, elle m'a l'air plus comestible que les autres.

Ah, tiens, mais c'est vrai ça : c'est l'automne, dis ! Les feuilles rougissent sur les arbres à feuilles caduques. Il faudrait que je me tienne au moins au courant des saisons, tout de même... A force de bosser dans la matrice, on finit par ne plus savoir même s'il fait jour dehors...

Le rouge de la fin d'apres-midi en plus...

Pas doute, ici on voit bien que c'est l'automne, même en regardant de près.

Personne n'aurait un briquet ? C'est pour une experience scientifique...

Histoire de faire quelques pas avant la nuit, allons près de ce moulin, là-bas...

Tiens, un moulin en dessous des arbres.

Je me demande à quoi sert un moulin dans un coin où il n'y a pas le moindre champ de blé...

Et de surcroit un moulin a eau...

Il n'y aurait pas la place, en plus : que des arbres sur les pentes raides...

Et en plus, les couleurs sont vraies.

On n'a même pas la place de jeter des ordures, c'est dire à quel point c'est serré, ici !

Poster offert par la mairie et la marechaussee.

Tiens, à propos... L'endroit en question est une petite ville dont le nom s'écrit avec deux caractères. Le premier signifiant "ordre", et le deuxième, "père". On devine aisément que les deux sens peuvent éventuellement se rapprocher. Il est évident que le fait que les caractères en question aient un sens n'implique pas forcément que le nom de la ville doive en avoir un. Alors on va jouer un peu pour chercher à tout prix un sens caché à ce nom...
Le premier caractère, à la suite d'une altération triviale laissée en exercice au lecteur, peut aussi devenir le caractère signifiant "fer", ce qui nous donnera alors le nom plus expressif de "Le père de fer", pour ce coin charmant...

C'est la route de Chichibu, ici, les gars, alors pas de blague, hein ? Roulez lentement !

On pourrait même se dire, d'un air docte : Ah ben bord'ld'bleu, d'bond'la ! Le pèle de fel, c'est sûlement le mont qu'on a vu au début !

TROP FACILE ! Quand on cherche à couper les cheveux en quatre, il faut y aller vraiment ! Cherchons...

Tiens... ???

Tiens, mais ne dirait-on pas qu'il y a un truc énorme, en fer, au loin, dans cette direction ?

Goldorak ?

C'est monumental, ce truc ! Ca fait au moins dix étages, si ce n'est quinze ! Une vraie cathédrale ! Nul doute que, si "père de fer" il y a, nous le tenons !

Une scene pour un ballet de maurice Bejart ? Les decors de <<Ajax, tragedie de Sophocle>> au Bataclan ?

En plus, c'est adossé à la montagne... Tiens, et quel lieu est-ce donc, à côté ?

J'ai cru voir une porte rouge...

Un cimetière, ainsi que le début d'un chemin qui monte dans la forêt...

Mais oui, ce sont bien deux portes rouges !

C'est peut-être le cimetière de ceux qui travaillent dans le "père de fer", ou bien que l'on lui sacrifie les nuits de pleine Lune... Naaaan, la religion, dans le coin, il y a de tout, c'est très digeste...

Mickey enfin mis a sa place.

Bon, c'est pas tout ça, mais il commence à faire sombre, ici, on se croirait dans une tombe...

Meme le Soleil commence a s'assombrir.

Bon, on va remonter dans le train, et rentrer à la maison... Peut-être bien que je reviendrai demain.

Train de nuit a 17h00...