Né en Croatie en 1953, universitaire titulaire d'une chaire de sciences
politiques à l'université de Californie puis au Juniata College de
Pennsylvanie, auteur d'ouvrages et surtout d'articles publiés dans "Le
Monde", "Le Monde diplomatique", le "Wall Street Journal" et la "Frankfurter
Allgemeine Zeitung", attaché pendant un temps comme diplomate au ministère
des affaires étrangères de la Croatie, Tomislav Sunic fait la communication suivante:
Zundel devant le tribunal de l'histoire
par Tomislav Sunic
Le trou de mémoire n'est pas seulement la marque déposée du communisme..
En dehors de ses associés, peu de gens en Europe et en Amérique ont entendu
parler de Mr. Ernst Zundel, un éditeur et activiste âgé qui languit
actuellement en prison au Canada, victime d'accusations fortes, obscures et
vagues.
D'après le langage des autorités judiciaires au Canada, Zundel fut arrêté
pour avoir constitué "une menace pour la sécurité nationale", et en raison
de son "incitation à la haine" par l'intermédiaire d'Internet, et pour son
"négationnisme de l'holocauste". La raison administrative de son expulsion
des Etats-Unis et de sa déportation vers le Canada, au mois de février de
cette année, était d'avoir manqué le rendez-vous avec les fonctionnaires
locaux d'immigration, concernant son visa de séjour en Amérique. Ces paroles
officielles donnent le goût d'une plaisanterie post-moderne, étant donné que
Mr. Zundel est marié à une citoyenne américaine et qu'il n'a jamais eu aucun
casier judiciaire. De plus, faut-il le rappeler que des millions d'immigrés
illégaux vivent et travaillent en toute impunité en Amérique?
Pourquoi donc les autorités canadiennes avaient-elles emprisonné Mr.
Zundel, ce vieux et inoffensif homme d'origine allemande?
Dans la langue de bois libérale Zundel est décrit comme "homme prêchant
la haine et la violence sur Internet". Or c'est exactement le langage qui
faisait autrefois partie du bagage bolchevique. On est tenté de tirer le
parallèle avec la syntaxe et la sémantique du code pénal ex-communiste. Dans
l'ancienne Europe de l'Est, les législateurs communistes et leurs scribes
employaient naguère les vocables semblables tels que "incitation à la
haine", "propagande hostile", "terroristes fascistes" ou "espions étrangers"
pour jeter le discrédit sur les trouble-fêtes et pour les expédier plus
facilement, soit au Goulag soit à l'hôpital psychiatrique.
Ah, combien furent-ils ardents, les médias occidentaux, à applaudir les
dissidents anticommunistes de l'ex-Union Soviétique et de l'Europe
orientale! Au moins l'appui moral occidental avait un effet encourageant
pour les bagnards anticommunistes. Ils savaient au moins que quelqu'un en
Occident faisait semblant de se soucier du sort de la liberté de parole.
Ce n'est point le cas avec Ernst Zundel. Il osa remettre en cause la
crédibilité des vérités libérales qui servent de base au système, et qui, en
outre, fournissent le bagage pécuniaire à une foule de groupes de pression.
Les allégations contre Zundel ressemblent à la rhétorique médiévale contre
des sorcières et des loups-garous. A moins que Zundel, un beau jour,
n'admette publiquement avoir dormi avec le diable Adolf et fasse criant mea
culpa de ses commentaires critiques au sujet de l'holocauste, il risque de
faire du temps supplémentaire en geôle canadienne.
Le verbiage moderne sur les droits de l'homme et la liberté d'expression
ne vaut qu'en fonction de son récepteur. Dès qu'une personne fait montre de
sa curiosité intellectuelle en mettant en cause les vérités "évidentes" du
système libéral elle risque de voir sa carrière et sa vie ruinées.
L'avantage du communisme fut sa barbarie transparente qui fut vite noyée
dans des torrents de sang. Le danger de la démocratie libérale réside dans
sa tentation de se gargariser constamment de la "liberté de la parole" en
guise d'alibi pour gommer les intellectuels qui osent parler librement,
comme l'a fait M. Ernst Zundel. Zundel semble être parmi les premières
victimes de cette nouvelle poussée totalitaire connue jadis en Hongrie
communiste comme "la tactique de salami".
Qui sera prochain ?
Dr. Tomislav Sunic
Zagreb, Croatie
http://doctorsunic.learn.to
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