CRITIQUE CONSTRUCTIVE DE FILM

Titre Matrix Reloaded
note 0,1/20
commentaire De la merde en plaque. Film psychologique sans action mettant en scène des névrosés. A gerber. Remboursez.
histoire Après le fiasco monumental qu'était Matrix, les frêres Bokanowski tentent de rattraper la mayonnaise en lui faisant une suite. Las, les leçons du premier navet n'étaient pas suffisantes, et revoici les mêmes conneries, servies à la même sauce : l'agent Smith qui, bien que visible et reconnaissable sur les écrans des opérateurs, se glisse tranquillement dans le crâne d'un humain sans que son geste éveille l'attention, alors que le moment du transfert est censé être critique, ou plus loin Trinity qui, sur l'autoroute, échange quelques mots à propos de Morpheus avec l'opérateur sans avoir besoin de téléphone, puis se ravise soudain pour demander de débloquer une moto sponsorisée par Ducati, etc.
S'il n'y avait que les incohérences ! Mais par dessus le marché, le film est profondément chiant, bordel de dieu de putain de merde, comme le disent eux-mêmes les frêres Duchovny, par la bouche du Mérovingien, dans la langue de Doc Gyneco. Navré mes p'tits potes, mais si je veux écouter un sermon, je vais à la messe, au congrès du parti socialiste ou je regarde un reportage sur la vie et l'œuvre de Mitterrand à la télé, mais quand je vais au cinéma, c'est en général pour rigoler un bon coup et puis basta ! Et voilà que chaque personnage y va de son chapitre de philosophie du Reader's Digest, jusqu'à l'abruti catatonique qui joue le rôle du personnage principal, engoncé dans sa vareuse de rabbin musulman catholique réformé, entre deux branlées (qu'il se prend régulièrement juste avant de se tirer la queue basse). Un problème évident se pose alors : comment écrire une critique de ce film qui ne soit pas également chiante ? Nous n'allons même pas essayer, tant pis pour vous.
L'un dans l'autre, ce film m'a bien aidé à avancer dans ma partie de Bomberman Story sur ma Gameboy (ce qui justifie le dixième de point de la note), et j'ai même failli finir le niveau en cours lorsque soudain, durant quelques secondes, lors de la scène du piratage du serveur de la centrale électrique par Trinity, un espoir, un cri dans la salle  : "Enfin un peu d'action !"... Tout le monde relève les yeux de son laptop / son terminal / sa gameboy avec soulagement et anticipation...
Quelle déception, un coup de sshnuke et puis au revoir ! L'équivalent de l'éjaculation précoce en termes de piratage ! Ok, ok, on échappe à la sempiternelle animation "piratage" copiée sur Tron, certes, mais on découvre avec effarement que Trinity n'est qu'une script kiddie et que le serveur des frêres Karamazov n'est qu'un gruyère utilisant encore, au 23ème siècle, un sshd vulnérable à une attaque aussi rudimentaire. Pfff. Voilà un film périmé avant d'être sorti.
On l'aura compris, encore un étron sur lequel il vaut mieux éviter de marcher. Si vous voulez vraiment passer deux heures à supporter le spectacle de l'infinie stupidité moraliste américaine, joué par des acteurs mous, et cependant viscéralement incapables de garder leur sang froid après la deuxième minute de tournage, récitant à grand peine des banalités que le moins futé des gourous de secte n'oserait pas servir à ses futures recrues de peur de se retrouver à poil, alors allez faire un tour sur un forum de discussion fréquenté par des fans de cette tambouille fadasse. Ca vous dégoûtera peut-être suffisamment pour que vous n'alliez pas payer le prix d'une place de cinéma de plus aux frêres Boulgakov, qui risquent de s'en servir pour acheter une autre dose de chnouffe et pondre un scenario encore plus puant.
Comment changer le scenario pour que le film soit moins mauvais Tu donnes le choix à l'omnipotent incapable qui fait le personnage principal, soit de céder son ignoble robe noire à Demis Roussos, à qui elle ira bien mieux, soit d'entrer carrément dans les ordres, s'il ne veut pas qu'on mette Starsky ou Chips-man à sa place dans le rôle, qui eux au moins mettront un peu de vie dans le jeu d'acteur.
Tu fous au shredder toutes les pages du script contenant un discours religieux (oui, il y en a beaucoup, mais on peut toujours sous-traiter cette tâche écrasante à quelques anciens d'Enron ou de Andersen Consulting), ou si ça te crève le cœur, tu les donnes à Ron Hubbard, qui saura les réécrire et les vendre à des dizaines de millions de personnes avides de sa littérature pour fort cher, ce qui permettra de rembourser le papier. Pour combler le vide, tu ne fais rien et, divine surprise, le film sera deux ou trois fois moins long, ce qui aura l'avantage d'eviter de le couper brutalement pour annoncer la suite dans six mois aux spectateurs endormis.
On envoie les frêres Bogdanov en stage de piratage en un lieu que l'on ne saurait nommer ici, mais dont il faut préciser afin d'éviter toute équivoque qu'il n'a jamais fait de pub et qu'on s'y entraîne réellement, afin qu'ils évitent de trop lameriser en l'air. S'ils trouvent ça trop dur, qu'ils recyclent la scène "He's trying to hack his own brain !" de Johnny Mnemonic : ça ne mange pas de pain, c'est trop allégorique pour qu'on critique sérieusement sur le plan technique, ça fait bien rigoler, et par dessus le marché c'est joué par le même acteur. Pas Trinity, ok, mais l'autre, ce qui ne devrait pas poser plus de problèmes qu'un léger changement de scenario au moment idoine, même s'il a une paire de fesses moins montrables lorsque la moto explose. Quoiqu'à la réflexion, ça permettrait au passage de remporter les suffrages du public pédé, surtout s'il porte le même pantalon moulant en skaï (ou bien était-ce du latex ?), agrémenté d'un foulard rouge dépassant de la poche arrière gauche. Et du coup les afficionados n'y verront que du feu.
L'autoroute : voilà bien l'endroit où il conviendra de recaser quelques scènes de l'excellente série Chips, dont le niveau intellectuel est nettement plus élevé, et qui permettra même au public de faire une petite sieste sans craindre de rien manquer de l'action. Il ne faut point, cela va de soi, négliger de passer en fond sonore le thème musical de Chips, œuvre majeure essentielle à l'atmosphère des scènes d'autoroute. L'orchestration par Herbert Von Karajan et l'Orchestre Philarmonique de Berlin sera préférée, car n'oublions pas que nous avons affaire à une superproduction, après tout. Plus tard, on pourra en outre faire un reportage spécial montrant l'orchestre en pleine interprétation, avec quelques fondus sur les scènes-clés de la poursuite.
Les acteurs : vitamines, 4 ou 5 bols de café chaque matin, un expresso entre chaque prise et au lit avant 22 heures le soir pour qu'ils soient frais le lendemain. Comme ça, on aura peut-être moins cette ambiance soporifique qui traîne jusque dans les scènes de baston.
Trinity : du balais, on remplace cette rombière acariâtre et sèche par l'actrice qui joue Perséphone, et on fait doubler Néo par Rocco Sifredi pendant les scènes chaudes. Comme ça, les spectateurs utiliseront leur poignet à autre chose qu'à regarder l'heure... et ils reviendront.
Morpheus : tout bon capitaine se doit d'exploser avec son vaisseau. Qu'est-ce qu'il fout encore là, à la fin ? La grognasse qui lui court après fait une scène de jalousie avec l'oracle, maîtresse de Morpheus, et c'est le double meurtre des amants enlacés par la jalouse délaissée, suivi du suicide de cette dernière lorsqu'elle fait exploser le Nabuchadnezar pour parfaire sa vengeance.
Smith : au lieu d'être ce névropathe très con qu'on a le déplaisir de découvrir, Smith est au contraire un ex-agent surdoué qui a su monter sa propre boîte de sécurité et loue ses services extrêmement cher à une clientèle fortunée et triée sur le volet. Pendant ses loisirs, il organise des séminaires d'entreprise avec ses meilleurs employés, lors desquels l'esprit de corps est renforcé par quelques bonnes chasses au socialiste (il en reste encore quelques uns, errant dans les bois, mais à la fin du film, la France est nettoyée).
L'architecte : il n'a pas de chance, celui-là, je le gardais pour la fin. il se trouve qu'au moment où je regardais ce film, c'était une période où je recevais chaque jour sur mon bureau un dossier de changement de spécifications à implémenter dans la journée, changements en dents de scie, fortement "appréciés" du personnel, signes indubitables de la totale incompétence de l'architecte du projet... Les architectes... Celui-là va payer pour tous les autres... A suivre dans six mois.

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