histoire |
Publicité de deux heures pour un tranquillisant surpuissant, cocktail de Prozac et
de Valium. Grossière erreur : en avoir administré aux acteurs.
Tentative ratée de faire un film de flingues à la John Woo. Tentative
ratée de séduire le public habituel des films d'arts martiaux. Tentative ratée de
mélanger les arts martiaux et les combats au flingue, avec le génial kata du tir,
scène qu'il faut se passer en boucle une bonne vingtaine de fois pour en dégager la
dimension comique ironique (cette scène justifie le point accordé). Lire le passage
suivant d'un ton doctoral avec une voix de chef de rayon "alcools" de Carrefour :
Le kata du tir. Après analyse de milliers de combats à l'arme à feu, les recteurs
ont déterminé que la distribution géométrique des antagonistes dans n'importe quel
combat était statistiquement prévisible à chaque fois. Le kata du tir identifie
l'attaquant comme une arme totale ; chaque nouvelle position représente une
zone de neutralisation maximum, infligeant un maximum de blessures à un maximum
d'adversaires, tout en permettant au défenseur d'éviter les trajectoires
statistiquement traditionnelles de riposte.
La maîtrise instinctive de cet art vous permettra d'augmenter votre puissance de
tir d'au moins 120%. Sa rapidité, et ses 63% de capacité de tuer supplémentaire,
font du maître du kata du tir un adversaire... à ne surtout pas prendre à la
légère.
Mauvaise copie de
la scène dite "du Lobby" de Matrix. Décors économiques, aussi pauvres que
ceux de Gattaca. Grosse incohérence fondamentale : les personnages
sont censés être dans l'impossibilité d'éprouver des émotions, mais ce handicap
ne semble pas s'appliquer aux engueulades américanoïdes... le personnage principal
ressemble de façon suspecte à GW Bush, tandis que son adversaire canonique à une
tête de chef de rayon de Carrefour qui ne me revient pas.
Malgré tout, ça se laisse regarder du coin de l'oeil pendant la préparation d'un
pot-au-feu, en hiver, tandis que le chat dort paisiblement sur l'écran.
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Comment changer le scenario pour que le film soit moins mauvais |
- On introduit tout d'abord un nouveau personnage qui va facétieusement remplacer
la dose de Prozium des acteurs par des amphétamines. Ca devrait mettre
un peu de vie dans leur jeu. Les cartouches de gaz lacrymogène sont, de la même
façon, remplacées par des grenades de gaz hilarant.
- Le personnage principal ne se laisse pas mener par son fils de 10 ans, il lui
botte les fesses lorsqu'il lui parle mal et lui cravache les avant-bras jusqu'à
ce qu'ils soient boursoufflés de traces de fouet. Ca lui enseignera l'insensibilité
plus efficacement qu'une dose de somnifère.
- On ajoute l'explication du nom ridicule de la milice totalitaire du film (Les
"Tetragrammatons") : chaque jeudi, à la cantine, on leur sert un
plat de grattons (morve de porc séchée, spécialité lyonnaise), qu'ils doivent
savourer sans en vomir une miette, prouvant ainsi leur capacité supérieure à ne
ressentir aucune émotion.
- Pour réussir le point précédent, on remplace le casting des recteurs grammatons
par une équipe de lyonnais de souche. On ne verra pas la différence, les acteurs
actuels sont déjà flasques et ventripotents.
- Au lieu de traquer et d'arrêter les non-drogués, les grammatons traquent la vraie
source du mal : le socialisme. Les amphétamines leur donnent des idées pour
mutiler atrocement les soces capturés avant de les éliminer et de jeter leurs
cadavres en pâture aux cochons, qui en morvent de joie, à la plus grande
satisfaction du cuisinier, chaque jeudi. A la fin du film, la france est nettoyée,
d'ailleurs.
Pour finir, on obtiendra peut-être un film qui ne plongera pas le public dans
le même état catatonique que les personnages... Toutefois, ça ne devrait élever
son niveau qu'aux environs d'un épisode de Bonne nuit les petits.
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